Le Tour de Romandie continue sa révolution tranquille. Après avoir remis au goût du jour les étapes en ligne en 2007, le patron de la Boucle romande, Richard Chassot, a confirmé jeudi la suppression du contre-la-montre final à Lausanne en 2008. La lutte contre le chrono se fera le 4e jour, à Sion, juste avant l'étape-reine entre Sion-Zinal, lors de laquelle les coureurs devront avaler 3519m de montée. L'ultime étape se courra sur un tracé vallonné entre Le Bouveret et Lausanne. Ces changements sont destinés à rendre la quête du maillot jaune plus ouverte entre sprinters, grimpeurs, rouleurs ou baroudeurs. Richard Chassot, à la tête du Tour de Romandie depuis l'année dernière, présente son épreuve.
TXT: - Le contre-la-montre du Tour de Romandie 2008 a été avancé au vendredi. Une volonté de redonner un peu de suspense à une épreuve qui en manquait parfois un peu ces dernières années?RICHARD CHASSOT: Tout à fait. On a voulu retrouver un certain contenu durant la semaine. On s'est rendu compte que dans le cyclisme moderne, les directeurs sportifs repoussent toujours plus l'échéance et essaient d'économiser les efforts de leurs coureurs. En ramenant le contre-la-montre au vendredi, il y aura des écarts et les coureurs vont devoir se découvrir sur les étapes de montagne. La dernière étape sur Lausanne sera également difficile à gérer.
"Le Tour de Romandie est plus qu'une simple course"
- Cette édition est-elle plus difficile ou plus facile que la dernière?RICHARD CHASSOT: Elle est du même acabit. Il y a une étape très difficile dans le Jura. Le contre-la-montre de Sion sera exigeant, même si le tracé est un peu moins dur que celui de Lausanne. L'étape de montagne est plus courte mais comporte de nombreuses difficultés. Et il faudra franchir le col des Mosses lors de la dernière étape qui relie Le Bouveret à Lausanne.
- Financièrement, le Tour de Romandie se porte bien. Vous avez d'ailleurs débauché trois nouveaux sponsors cette année. N'est-ce pas un peu paradoxal alors que l'on vient de vivre une année noire sur le plan du dopage?RICHARD CHASSOT: C'est vrai que nous vivons un moment difficile dans le cyclisme. Mais le Tour de Romandie est un événement qui va au-delà d'une course de vélo. Les villes sont contentes de nous recevoir chez elles. Les sponsors se rendent comptent qu'ils jouissent d'une grande visibilité sur cette course. Mais ça serait bien sûr encore plus agréable sans toutes ces affaires.
"Beaucoup de Suisses seront au départ"
- Les 18 équipes du ProTour seront au départ le 29 avril. Qu'en est-il de Fabian Cancellara?RICHARD CHASSOT: Je ne crois pas que Fabian sera là l'année prochaine. Ca va être encore plus compliqué pour lui que cette année de venir sur les routes romandes, car il devra préparer les Jeux Olympiques. En revanche, on aura, s'ils obtiennent les wild-cards, deux équipes suisses avec de jeunes coureurs. On pourra peut-être aussi compter sur le retour d'Alex Moos. Les espoirs jurassiens Ackermann et Beuret seront certainement aussi présents. Si on ajoute à ça tous les Suisses du ProTour, il y aura pas mal de gens du crû au départ.
- Astana avait animé une bonne partie de la course en 2007. Au vu de toutes les affaires qui ont touché l'équipe kazakhe, est-ce que sa participation est assurée pour l'édition 2008?RICHARD CHASSOT: Les conditions de participation sont liées au ProTour. Astana fait partie des 18 équipes ayant reçu la licence, elle est donc obligée de venir sur le Tour de Romandie. L'organisation de l'équipe a changé. Vinokourov et Kashechkin sont partis, même si pour le public, Astana reste Astana. Personnellement, je ne sais pas trop quoi en penser. Il faudra observer le début de saison et à partir de là, on pourra toujours se poser des questions.
LE PARCOURSMardi 29 avril, prologue à Genève (1,9 km).
Mercredi 30 avril, 1re étape: Morges Saignelégier (182 km).
Jeudi 1er mai, 2e étape: Moutier - Fribourg (170 km).
Vendredi 2 mai, 3e étape: contre-la-montre Sion - Sion (18,8 km).
Samedi 3 mai, 4e étape: Sion - Zinal (126 km).
Dimanche 4 mai, 5e étape: Le Bouveret - Lausanne (159 km).