6 février 2007. Gardanne - Marseille Luminy. Une date, des lieux, qui resteront gravés dans la mémoire de Cyril Gautier. Récit de sa première course professionnelle : le Grand Prix d’Ouverture " La Marseillaise"
Il est tout juste 12h40 dans la cité minière de Gardanne. Les photographes se pressent sur la ligne de départ à l’assaut du maillot inédit et interrogatif de l’équipe Unibet. Le maire de la cité s’apprête à donner le coup d’envoi de la saison cycliste en Europe. Cyril Gautier est sur la ligne de départ du Grand Prix d’Ouverture. Le néo pro breton est prêt à s’élancer sur les routes de l’arrière-pays marseillais pour son baptême de feu chez les pros. C’est parti ! Cyril attendait cette course depuis deux mois. En décembre, Philippe Dalibard, le directeur sportif de l’équipe, avait prévenu son poulain : "Tu débutes à La Marseillaise". Depuis, le jeune breton de 19 ans enchaîne les sorties d’entraînement. " L’hiver est vite passé !", confie-t-il à Cyclismag. 5300 kms au compteur et un stage avec son équipe avant cette course de reprise.
PROGRAMMÉ DEPUIS L'ÉTÉ DERNIER
Sa belle prestation au Championnat de France élite en juin dernier retient l’attention de Jean Floc'h, le manager de l’équipe à l’époque. Avec trois places de second, dont une acquise sur une manche de la Mi-Août Bretonne, il décide de faire signer à Cyril un contrat pro pour 2007. Une nouvelle vie pour Cyril qui avait jusqu’alors un travail à mi-temps au conseil général des Côtes d’Armor.
La formation continentale Bretagne-Armor Lux représente un bon compromis. Elle lui permettra de toujours disputer des épreuves amateurs mais aussi des courses pros. Une bonne façon pour apprendre le métier et apprendre…mais Cyril a envie de se montrer, de gagner et pourquoi pas dès sa première course !
JOIE ET APPRÉHENSION
L’avant-course permet à Cyril de repérer les gestes quotidiens d’un cycliste pro. Après l’arrivée du camping-car sur la zone de départ, le jeune coureur se présente avec l’ensemble de ses coéquipiers sur le podium de présentation. Il en profite pour se faire photographier, pour signer quelques autographes.
Il croise certains coureurs, des « menhirs » du monde pro : Christophe Moreau, Patrice Halgand, Tyler Hamilton. Autant de noms et de visages qu’il a vu et admiré derrière son petit écran, au rythme de leurs folles échappées victorieuses. Quelques minutes avant le départ, Cyril se pose des questions : sera-t-il assez fort pour tenir le rythme ? A-t-il sa place dans ce peloton ?
SATISFAIT DE LUI
Le départ est rapide et nerveux. Nullement impressionné, le coureur de l’équipe Bretagne-Armor Lux tente de s’initier dans les échappées. Ca fuse, à droite, à gauche ! Une échappée de 16 coureurs part au bout d’une demi-heure de course. Trop tard pour Cyril, la bonne échappée du jour est partie. Il se retrouve dans un peloton amorphe. "A partir de ce moment-là, le rythme a été plutôt tranquille, la course était bouclé", dit-il. Il en profite pour blaguer avec ses collègues comme Arnaud Gérard ou Cyril Lemoine. Les minutes défilent : 6’ au sommet du Petit Galibier, 15’ au pied de la Gineste, près de 20’ sur la ligne d’arrivée. Le peloton est même classé hors-délai ! En bas du faux-plat montant de Luminy, il reste un peu plus de 2 kilomètres à parcourir. Ca commence à frotter, les coureurs ont envie de faire le sprint. Cyril, bien placé, décide se prendre au jeu. Pour l’anecdote, il termine 2e de ce sprint derrière le russe de l’équipe Tinkoff, Alexander Serov. En haut de Luminy, il fait demi-tour pour se rendre à son camping-car. Première course pro terminée. La première d’une longue série.