Jan Ullrich se sera fait connaître par le Tour de France. Vainqueur en 1997, il devait en enchaîner au moins sept victorieux. Il n'en reportera pas d'autre. Mais Jan Ullrich s'est aussi distingué sur les courses d'un jour. Sa forme tardive lui a aussi permis de briller sur les courses estivales. Retour sur ses principales performances.
LA CONSECRATION DE SYDNEY
Le premier rendez-vous de Jan Ullrich avec les Jeux Olympiques est un rendez-vous manqué. En 1996, la fédération allemande lui demande de choisir entre les JO d'Atlanta et le Tour. Ullrich choisit le second car "le Tour c'est ce qu'il y a de plus beau pour un coureur". Un choix surprenant pour quelqu'un à qui le départ du Tour de Berlin en 1987 "n'avait fait ni chaud, ni froid" et qui ne jurait que par les Ludwig, Ampler ou Raab.
Les JO de l'an 2000 deviennent rapidement un objectif. Dès le moi de mars, il explique : "J'ai grandi en RDA où les Jeux Olympiques étaient l'événement sportif le plus important.". A cette époque, la côte d'Ullrich est encore haute. Certes, il a perdu les Tours 1998 et 2000 à cause d'une préparation hasardeuse, mais il a montré ses capacités à rebondir. En 1999, il doit renoncer au Tour, mais se rattrape en remportant la Vuelta et le championnat du Monde du contre-la-montre. Pendant l'été 2000, il est même devenu, de façon très éphémère, n°1 mondial.
Sur un parcours peu sélectif, Ullrich fait parler sa puissance. Dans l'avant dernière côte, il créée la décision et seuls ses équipiers de marque Vinokourov et Klöden réussissent à prendre sa roue. Derrière, les favoris Bartoli, Jalabert et Armstrong n'arrivent pas à combler l'écart. A 3 km de l'arrivée, Ullrich part sans rencontrer de grande opposition de la part de ses compagnons.
Il remporte ce jour là, une de ses victoires les plus convaincantes.
L'HOMME DES CHAMPIONNATS
Jan Ullrich écrit les premières lignes de son palmarès dans des championnats, faisant part de son éclectisme : champion de RDA en 1988, il est champion d'Allemagne de course au points et 5e du championnat du Monde de cyclo-cross chez les Junior en 1991, avant de devenir champion du Monde Amateur en 1993 alors qu'il n'a pas encore 20 ans. L'année suivante, alors qu'il est encore amateur, il termine 3e des premiers championnats du Monde du contre-la-montre. Enfin, il obtient sa première victoire chez les pros lors du championnat d'Allemagne du contre-la-montre.
Ses talents de rouleurs lui offrent deux titres de champion du Monde du contre-la-montre (1999 et 2001) ainsi qu'une médaille d'argent sur l'épreuve chronométrée des JO de 2000 (7e en 2004).
Chez les pros, Ullrich s'est aussi montré à l'aise sur les championnats courus en ligne comme le montrent ses titres de champion d'Allemagne en 1997 et 2001 (2e en 1996 et 1998).
L'Allemand ne participera qu'à deux championnats du Monde en ligne. En 1999, il est omniprésent dans le déroulement de la course, attaque plusieurs fois, mais se fait piégé comme tous les favoris par Oscar Freire. Il termine 8e. Deux ans plus tard à Lisbonne, il est le grand favori d'une course qui doit être sélective. Il essaie de faire la décision plusieurs fois dans le final, sans succès. Dans le sprint final, il est le seul équipier de Zabel, mais n'arrive pas à lui emmener le sprint.
PLACE DANS LES CLASSIQUES
Jan Ullrich ayant du mal à arriver en forme pour le Tour se trouvait souvent dans les bons coups au mois d'août. Au championnat de Zurich, il termine 4 fois deuxième. Il termine également 3e de la Classique de Hambourg. Il avait remporté la course en 1997 alors qu'elle n'avait pas encore le statut de Coupe du Monde. Il brille également sur les semi-classiques italiennes comme la Coupe Agostoni en 2000, le Tour d'Emilie en 2001 ou la Coupe Sabatini en 2004.
En 2003, de retour de suspension et pour sa première apparition en Allemagne depuis près de deux ans, il remporte le Tour de Cologne. Jamais il n'avait remporté une course aussi tôt dans l'année. Dans la foulée, il participe à la Flèche wallonne et à Liège-Bastogne-Liège où il réussit des performances honorables compte tenu de sa préparation (31e et 29e). Son directeur sportif Rudy Pevenage espère le convaincre à courir plus souvent ce genre de course. Ils vont même jusqu'à reconnaître quelques monts flandriens. L'essai ne sera pas transformé puisque l'Allemand ne prendra jamais plus le départ du Ronde.