Romain Feillu (Agritubel) est devenu l’un des attaquants les plus en vue depuis janvier, pour sa première année professionnelle seulement. Le Français s’est confié sur ses débuts au sein de l'élite, mais aussi sur la suite qu'il va donner à sa saison.
Dès le début de saison, Romain Feillu avait prévenu : "Je ne suis pas passé professionnel pour rester dans le peloton." Plus facile à dire qu’à faire, mais il n’a pas menti. En effet, il a été un des français les plus en vue de ce début de saison. Pas vraiment étonné, il met son bon début de saison sur le compte d'un gros travail hivernal.
PROCHE DE LA VICTOIRE AU TOUR MED'
En tout début de saison, il s'est fait remarquer lors de ses longues échappées, comme au Tour du Qatar ou au Tour Méditerranéen. Malheureusement pour lui, aucune n'ira au bout, même s’il fut presque en position de gagner la 2e étape au Tour de Méditerranéen sans une bévue de l’organisateur : "On n’a pas été prévenu des kilomètres supplémentaires à effectuer. Quand j’ai vu le panneau ‘arrivée 20 km’, j’ai été surpris, tout comme le peloton, qui était persuadé que j'allais gagner." Il se consolera malgré tout avec le maillot du meilleur grimpeur, assez anecdotique puisque il avouait : "Mon point faible reste la montagne. J’ai toujours quelques difficultés dans les bosses où je ne peux pas suivre à la pédale. Mais j’espère que ça va venir et donc pourquoi pas jouer la gagne."
SANS COMPLEXE
"L’échappée à Paris-Nice est l’un de mes meilleurs souvenirs du début de saison, explique-t-il, puisque j’ai pu me montrer devant mon public, ce qui ne m’arrive pas souvent." Comme au Tour Méd’, il endosse au soir de son échappée le maillot de meilleur grimpeur, cela deviendrait presque une habitude.
Quelques semaines plus tard, il obtient sa meilleure performance de l’année en se classant 4e de Chôlet Pays de Loire, épreuve de la Coupe de France. C’est donc logiquement qu’il est sélectionné pour la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, des courses qui le font rêver. Toutefois, il a immédiatement su qu’il n’y pouvait jouer un grand rôle : "Je savais dès le départ de la course que je ne pouvais pas faire une place dans les 30 premiers, au vue de mes sensations à l’entraînement. J’avais donc pour consigne de jouer le travail d’équipe en ramenant quelques bidons ou en remontant mes leaders comme Eduardo Gonzalo. Je préfère travailler pour l’équipe et abandonner par la suite plutôt que de jouer ma carte personnelle et finir loin. De plus, je n’ai pas trop été impressionné par ces épreuves du ProTour, car sur les autres courses où j’ai couru, il y avait toujours au moins quelques équipes faisant partie du ProTour."
UN MOIS DE JUIN IMPORTANT
Il va aborder sereinement la suite de la saison, avec pourquoi pas une sélection pour le Tour de France : "Même si j’aimerai beaucoup en faire partie, je ne sais toujours pas si je ferai partie des 9 sélectionnés pour le Tour de France, car l’équipe n’a pas encore choisi les coureurs qui seront au départ." En attendant d'être fixé, Romain Feillu a décidé de se préparer pour une éventuelle participation au Tour de France. Récemment, il a fait une coupure et a peu couru en début du mois, alors qu'il avait l'habitude de briller à cette période.
Prochainement, Romain Feillu va prendre le départ du Grand Prix de Plumelec, en attendant un gros mois de juin où il reverra ses ambitions à la hausse. "Je n’exclus pas la possibilité de faire quelque chose aux Championnats de France, avoue-t-il. Il faudra donc dans les courses à venir que je reste plus souvent dans les roues au lieu d’attaquer à tout bout de champ comme j’avais tendance à le faire, afin de me préserver un peu."
Il ne faut pas oublier qu'en plus d'être un infatigable attaquant, Romain Feillu est doté d'une bonne pointe de vitesse. Un secteur qu'il travaille particulièrement à l'entraînement même s'il préfère passer à l'offensive. Pragmatique, il l'explique simplement : "Je n’ai pas forcément plus de chance de gagner en attendant le sprint, voilà pourquoi je préfère attaquer." Ce vendredi, il vient de prendre la 4e place de la 1e étape du Tour de Picardie, au terme d'un sprint d'un groupe d'une vingtaine de coureurs. Romain Feillu met simplement en pratique son idée du cyclisme, et ça marche.