Un Tour sans prologue
Le départ de l'édition 2008, officialisé jeudi par ASO, aura lieu depuis Brest le 5 juillet et ne comportera, pour la première fois depuis 1967, aucun prologue. Une façon de lancer la course dès le premier jour et d'éviter une première semaine d'attente.
A l'honneur, la Bretagne le restera pendant les trois premiers jours de la course qui empruntera près de 500 km de ses routes et traversera ses quatre départements. La première étape reliera directement Brest à Plumelec en traversant les Monts d'Arrée, sans prologue. "Il y aura de quoi s'exprimer, avec une belle arrivée à Plumelec", a commenté Bernard Hinault, présent à Rennes pour la présentation officielle du Grand Départ. "Quand il y a un prologue, souvent la course est bloquée. Là, la première étape peut être considérée comme une petite classique qui finit dans une bosse. Celle-là, elle fait mal, je la connais..."
"Ce jour-là, tous les coureurs pourront se dire: +et si c'était moi?+", s'est pour sa part réjoui Christian Prudhomme, directeur du Tour de France chez Amaury Sport Organisation (ASO), soucieux de "sortir de l'ordinaire". "Ce sera un parcours très sportif et très musclé", a simplement réagi Jean-François Pescheux, son adjoint, révélant, devant Jean-Yves Le Drian, le président de la région, et François Cuillandre, le maire de la ville-départ, qu'il ignorait encore les itinéraires qui seraient retenus. "Ce choix ouvre tous les scénarios d'entrée. C'est l'objectif des organisateurs, je suppose", a déclaré Marc Madiot, directeur sportif de La Française des Jeux, présent dans la salle. "C'est bien de sortir des schémas traditionnels" .
Les remparts de Saint-Malo
Une "bagarre" d'entrée assurerait en effet du spectacle à une course toujours populaire mais touchée par de nombreuses affaires de dopage ces dernières années. Souvent, les calculs de bonification sur les épreuves de plat de la première semaine empêchent l'épreuve de se décanter avant l'arrivée dans la montagne, au détriment du spectacle réduit aux sprints massifs. Le lendemain, la course partira d'Auray pour rallier Saint-Brieuc, après être passé par Mur-de-Bretagne. "C'est pas facile non plus", a encore ajouté le quintuple vainqueur de l'épreuve.
Enfin, le Tour quittera la Bretagne le 7 juillet sur une troisième étape en ligne après s'être élancé des remparts de Saint-Malo, probablement vers la Loire-Atlantique et Nantes, comme le laissait supposer la carte dévoilée par ASO. "Rien n'est absurde. On partira vers ailleurs", a simplement déclaré, énigmatique, Christian Prudhomme, demandant d'attendre le 25 octobre et la présentation générale de l'épreuve au Palais de Congrès à Paris pour connaître le parcours complet.
Si le Tour de France s'élancera pour la sixième fois de Bretagne (la 3e fois pour Brest après 52 et 74), ce sera pourtant la première fois que le départ est pris en charge par une région (la Bretagne en l'occurence) et non une ville. Le coût de ce séjour en Bretagne, "financé par l'ensemble des acteurs et la région", est estimé à un million d'euros. "La Bretagne voulait le Tour, elle l'a! Nous ferons tout pour que ce soit le Tour de vos rêves", a conclu le directeur de l'épreuve à l'attention des spectateurs mais désireux de s'épargner "un débat" sur le dopage devant de nombreux élus Bretons.